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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/200

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LES SÉRAILS DE LONDRES

ses parentes et qu’elle les prioit d’agir librement et sans cérémonie ; en conséquence Miss W...ms et Miss J...nes se livrèrent à leur appétit avec beaucoup de satisfaction ; on les engagea à boire un ou deux verres de vin, ce qui anima leur esprit. Mme Nelson jugea alors qu’il étoit temps d’introduire les gentilshommes ; et quoiqu’ils fussent déjà dans la maison, un coup à la porte annonça leur arrivée ; en entrant dans l’appartement, ils demandèrent excuses du trouble qu’ils causoient ; les jeunes demoiselles furent d’abord allarmées, mais la politesse des gentilhommes dissipa bientôt leurs craintes ; et on parla agréablement de différentes choses.

Il commençoit déjà à se faire tard, et les jeunes personnes étoient en quelque sorte inquiètes de savoir comment elles pourroient regagner la pension qui étoit au-delà de Kensington, lorsque l’on fit entrer la musique, et que l’on proposa de danser ; elles étoient si passionnées de la danse, qu’elles oublièrent aussi-tôt leurs craintes, et même le temps qui s’écouloit tandis qu’elles se divertissoient ; en un mot, elles continuèrent de danser jusqu’à minuit ; pendant ce temps, on leur fit boire différentes liqueurs pour augmenter l’effervescence de leur passion. Les assiduités de leurs danseurs leur empêcha de prévoir leur danger, et presque leur destruction prochaine.