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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/214

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LES SÉRAILS DE LONDRES

vaisselle d’argent, les beaux ameublements et bijoux qu’elle s’étoit achetés. Un de ses amis lui conseilla alors de saisir l’occasion favorable qui se présentoit à elle, de succéder à Madame Johnson, dans King’s-Place ; elle écouta cet avis, et employa presque sa petite fortune à ce nouvel établissement.

Harriot eut pendant quelque temps, un succès prodigieux, mais ayant pris un caprice pour un certain officier des gardes qui n’avoit que sa paye pour se soutenir, elle refusa d’accepter les offres de tout autre adorateur ; étant donc, pendant ce temps, obligée de délier les cordons de sa bourse, en faveur de ce fils de Mars, elle trouva bientôt un grand déficit dans l’état de ses recettes. Elle alla la saison dernière avec une partie de ses nonnes, à Brightelmstone ; les domestiques à qui elle avoit laissé la charge et la conduite de sa maison, profitèrent de son absence ; ils augmentèrent non seulement le montant de ses dettes en prenant à crédit dans toutes les boutiques du voisinage, mais ils lui dérobèrent plusieurs choses de valeur, qu’elle ne put pas ravoir. Elle ne voulut pas les poursuivre en justice, quoiqu’ils terminèrent la scène de sa ruine, car Harriot fut et est encore enfermée pour dette.

Nous allons donc la laisser ou elle est pour rendre visite aux autres abbesses. Nous commen-