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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/215

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LES SÉRAILS DE LONDRES

cerons par Madame Adams, à l’extrémité septentrionale de la constellation des séminaires, chez qui nous trouvons l’aimable Emily, les beaux yeux de Ph...y et la jolie Coleb...ke.

Cette Emily n’est point Emily C..l..th..st, dont nous avons déjà parlé, mais Emily R..berts qui descendoit d’une famille toute différente. Son père étoit un rémouleur très-fameux, et peu d’artistes dans ce genre ont eu autant de réputation que lui ; cependant, malgré son état et la considération dont il jouissoit, il ne pouvoit pas donner à son Emily aucune fortune capitale, ce qui la contraignit d’entrer au service ; elle se plaça donc chez un marchand respectable et y vécut pendant quelque temps dans l’état de l’innocence. À la fin, le fils de son maître la débaucha, les fruits de leur correspondance devinrent bientôt visibles, et elle se vit forcée d’abandonner la maison. Dès qu’elle eut donné au monde le gage de son indiscrétion, elle n’eut plus d’inclination pour le service.

Le panneau de sa chasteté étant donc démoli, il lui fut aisé de se persuader que ses charmes la maintiendroient dans cet état d’aisance, de dissipation et de plaisir pour lequel elle étoit si naturellement portée. Il faut avouer qu’Emily étoit, dans le sens du mot reçu de King’s-Place, une très-bonne marchandise. Il est impossible d’être