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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/229

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LES SÉRAILS DE LONDRES

que son excellence leur feroit l’honneur de les visiter.

Le lendemain, Laure et Sophie voulant se perfectionner dans la leçon que leur avoit donné Monsieur de M...p, se déshabillèrent toutes nues dans le salon d’amour ; elles passèrent par toutes les évolutions de l’Arétin, ayant sans cesse sous les yeux ce grand chef-d’œuvre des voluptés ; elles avoient déjà fait une première répétition, et elles en recommençoient une seconde, lorsque le lord Del...aine entra : il fut si émerveillé de leurs charmes, qu’il les pria, pour que la représentation eut plus de caractère et de naturel, de lui permettre d’exécuter la partie de l’homme. Après leur avoir exposé que son excellence M. de M...p avoit passé toute la nuit à la table de hasard, où il avoit perdu jusqu’à sa dernière guinée, une circonstance suffisante pour décourager tout homme, il le remplaça dans les différentes évolutions et exercices avec une dextérité merveilleuse. Madame Dubery savoit que le lord Del...aine étoit un homme d’honneur, quant à ce qui regarde les engagements amoureux : il donna donc à chacune des pupilles de la nature un couple de guinées, en échange du plaisir, amusement et satisfaction qu’il avoit reçu.

Milord partit bientôt après, pour aller remonter ses finances par le secours d’un fils usurier