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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/230

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LES SÉRAILS DE LONDRES

de Lévi ; il n’eut pas plutôt pris congé des dames, qu’un autre fils de Lévi vint faire sa visite ; ce n’étoit autre que le joallier ambulant, Monsieur L...z..rus, qui se présentoit chez ces dames pour recevoir leurs ordres ; ou pour mieux s’expliquer, qui venoit disposer de sa cargaison, autant qu’il pourroit les persuader d’en acheter. Par ce négoce, Monsieur L...s a amassé une fortune très-considérable, et il continue encore de tirer annuellement un profit très-avantageux de la vente des bijoux et autres petits joyaux qu’il vend aux filles ignorantes des différents séminaires de la ville, ainsi qu’aux femmes entretenues qui, profitant de l’occasion de sa visite lorsque leurs adorateurs sont présents, rafollent quelquefois de la moitié de ses marchandises : mais quand leurs amis généreux refusent, ce qui arrive rarement, de donner à ces belles avocates, ces ornements attrayants, alors Monsieur L...s, qui a une parfaite connoissance de leurs liaisons, leur fait crédit pour la somme qu’il les croit en état de payer ; mais, dès la moindre manque de leur promesse, Monsieur L...s paroît et leur rappelle bientôt qu’il y a un moyen légal de recouvrir sa dette. On dit que ce joaillier ambulant est une des meilleures pratiques de la justice. Il occupe à lui seul un avoué qui, par les sommes qu’il retire des chalans de M. L...z..us, roule voiture et entretient une fille.