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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/233

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LES SÉRAILS DE LONDRES

que malheureusement elle manquoit d’argent : « Que si, ajouta-t-elle, elle pouvoit assez compter sur la générosité de milord, pour lui avancer, pendant quelque mois, une petite somme, elle ne doutoit point d’être en état ; à l’expiration de ce temps, de la lui rendre, avec les intérêts, si il les exigeoit. » Le lord l’arrêta avant qu’elle poursuivit, et demandant une plume, de l’encre et du papier, il lui fit un bon de cinq cent livres sterlings à prendre sur son banquier. Le point capital étant terminé, Lucie ne s’occupa plus qu’à chercher une maison dans une situation agréable, et de la meubler d’une manière simple mais élégante ; elle en prit une dans les environs de Brook-Street, Grosvenor-Square ; elle suivit les ventes pour y acheter, s’il étoit possible, et à meilleur compte que dans les boutiques, les ameublements dont elle avoit besoin.

Madame Dubery découvrit bientôt le dessein de Lucie par ses fréquentes absences du logis et par son refus de ne vouloir pas passer en d’autre compagnie que dans celle du comte P...y qui lui rendoit de fréquentes visites, l’entretenoit pendant une heure et demie, s’informoit de ses affaires et du progrès de son nouveau plan d’opération. Madame Dubery fut grandement mortifiée de voir qu’elle avoit été la cause indirecte de la perte d’une aussi bonne pratique que celle du