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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/241

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LES SÉRAILS DE LONDRES

cette alliance, que les affaires du lord Del...ne se trouvèrent dans un état si misérable, qu’il ne lui restoit d’autre ressource, pour se retirer de sa situation pénible, que de contracter un mariage. Son rang et ses espérances lui donnoient depuis long-tems le droit d’épouser une personne de la fortune la plus brillante ; mais le mot mariage l’avoit toujours épouvanté, et il avoit, jusqu’ici, préféré la liberté à l’abondance des richesses : maintenant il envisageoit sa détresse ; son crédit étoit entièrement perdu ; ses ressources étoient épuisées ; en un mot, la nécessité le pressa de poursuivre cette démarche téméraire : il trouva donc les moyens de s’insinuer dans les bonnes grâces de Madame Kn...ght une veuve jouissant d’une fortune considérable ; l’ambition seule fut le motif qui engagea cette dame dans cette alliance, tandis que celui du lord n’étoit autre que le besoin et la misère. Leurs mains furent unies, mais leurs cœurs restèrent désunis ; ce qu’il y a de positif, c’est qu’il n’habita qu’une seule nuit avec elle ; se trouvant donc dans la matinée du lendemain de ses noces en possession de tout ce que sa femme pouvoit disposer, il prit, vers le midi, congé d’elle, et ne la visita jamais depuis : il lui écrivit un billet laconique dans les termes suivants :