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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/243

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LES SÉRAILS DE LONDRES

maison le lendemain du jour de ses noces, avant qu’il y revint ; elle emporta dans une voiture toutes ses hardes et lui laissa le billet suivant :

Homme perfide ! je laisse aux remords de votre conscience, l’injure que vous m’avez faite. Quant à cette infâme Madame Gunst...n, s’il y a une justice sur la terre ou dans les cieux, puisse la colère de cette puissance divine qui dirige les feux nitreux du ciel, la punir de son forfait.

Adieu pour jamais,

La plus injuriée de son sexe.

Le lord Del...ne devint presque fou à la lecture de ce billet ; il parcourut tout le jour les différents quartiers de la ville pour découvrir sa chère H...lland ; mais ses recherches furent vaines. Le lendemain, son valet-de-chambre reconnut heureusement le cocher dont elle s’étoit servi, et qui l’avoit conduit à un logement obscur, près le Minories, où demeuroit une de ses tantes qui tenoit une petite boutique d’herbes et de légumes. Le lord, enchanté de cette découverte, dit au cocher de le mener dans le même endroit. Arrivé auprès de Miss H...lland, il ne manqua pas d’employer toute son éloquence pour l’engager à retourner dans sa maison de Conduit-Street ; il fit valoir en sa faveur la détresse où il se trouvoit ; il lui dit le contenu de la lettre qu’il avoit écrite à sa femme ; il l’assura de sa constance et de sa