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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/244

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LES SÉRAILS DE LONDRES

fidélité inviolable, comme étant la seule femme qu’il estimoit sur la terre : cette logique avec l’éloquence persuasive d’un billet de banque de mille livres sterlings, fit tant d’effets sur son âme, qu’elle revint avec lui.

Le lord Del...ne se trouva alors au plus haut degré de la félicité mondaine ; en possession de l’objet qui captivoit son âme, roulant dans l’or, il défia ses créanciers après avoir exorcisé deux suppôts de bailli qui s’étoient emparés de son patrimoine ; il se livra sans borne au libertinage et à la table qui étoient les deux idoles de sa constante dévotion.

Quant à Lady Del...ne qui, par sa générosité envers son mari, se trouvoit réduite à une fortune très-médiocre, elle se retira dans un couvent en Flandre, où elle a, depuis quelque temps, fini sa vie ; la réflexion sur sa folie de s’être remarié, et la mortification d’avoir sacrifié tout ce qui lui étoit le plus cher pour l’ambition d’un vain titre, n’ont pas peu contribué à terminer ses jours.

Le lord Del...ne ne manqua pas de prouver son goût pour la gaieté et les extravagances en tous genres ; en suivant ses fantaisies il se débarrassa bientôt de la fortune qu’il avoit reçu de Madame Kn...ght. Il fut pendant bien du tems, pour pouvoir vivre, réduit à la nécessité de faire preuve de son adresse, ou plutôt de profiter de la