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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/257

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LES SÉRAILS DE LONDRES

grande partie d’entre eux se trouvoient ruinés.

À la fin, elle trouva un gentilhomme d’une fortune considérable, qui fut si passionné de ses charmes, qu’il pensa, que le seul moyen de la posséder, à lui tout seul, étoit de l’épouser ; il lui offrit donc sa main, dans une intention honorable : et pour la convaincre que sa proposition étoit sérieuse, il prit une maison agréable dans Queen Anne’s-Street ; (où elle demeure actuellement) ; il la fit meubler d’une manière élégante, et fixa le jour de leurs noces ; mais il tomba subitement malade ; ses médecins lui conseillèrent, pour le rétablissement de sa santé, de se rendre aux eaux de Bath ; il n’y fut pas plutôt rendu, qu’il y paya, avant la célébration de leurs épousailles, la grande dette de la nature. Miss Fanny Herbert, en entrant dans la maison qu’il lui avoit meublé dans Queen Anne’s-Street, y ayant pris son nom, l’a toujours porté depuis.

Miss Fanny Herbert se trouvant par cette mort inattendue dans un embarras extrême, ne sut, pendant quelque temps, quel parti prendre. Comme elle n’avoit point entièrement abandonné sa maison dans Bow… Street, elle continua toujours son ancien train de prostitution variée ; bientôt après, elle suivit une route plus honnête, elle quitta sa maison de Covent-Garden, et se retira entièrement dans celle de Queen-Anne’s-Street.