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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/266

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LES SÉRAILS DE LONDRES

peine à attaquer un friand morceau, que d’en venir à une action avec une dame d’expérience qui est libre d’accès, et disposée à soutenir le siège, quoiqu’il ne soit peut-être pas aussi vigoureux que si c’étoit une attaque de jeunesse.

Comme l’aventure du lord B... à Tunbridge fut à la fois heureuse et bizarre, nous pensons que le lecteur ne sera pas fâché d’en trouver ici le détail.

À cette époque, les appartements, dans cet endroit, étoient loués par Monsieur Toy, qui, sur le récit d’une hésitation dans sa voix, et commençant tous ces mots par Tit Tit (n’importe l’interprétation que l’on donne à ce premier mot, fut surnommé Tit Tit). Madame la duchesse de M... étoit dans cette saison à prendre les eaux : se promenant un jour dans les jardins, elle aperçut, à travers un buisson, une plante sensitive qui lui parut si extraordinaire, qu’après l’avoir bien remarquée, elle la reconnut pour être celle d’un Tit Tit. Elle fut si frappée de sa longueur et de sa grosseur, qu’elle résolut d’en avoir la possession ; dans ce dessein, elle alla jusqu’à offrir sa main au Toy ; mais malheureusement il se trouvoit engagé et ne pouvoit pas accepter l’honneur qui lui étoit proposé : cependant Toy s’intéressant au vif désir de son altesse, et s’étant aperçu aussi-tôt qu’elle avoit envisagé avec transport la plante sensitive ;