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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/274

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LES SÉRAILS DE LONDRES

compenser de leurs peines et complaisances. Ces deux jeunes personnes s’appeloient la campagnarde Bet et la brune Suzanne, mais elles avoient, comme il parut dans la suite, une diversité de noms. Bet et Suzanne, d’après le récit qu’on leur avoit fait de la générosité du lord Fumble, s’attendoient à un présent plus considérable ; elles pensoient qu’elles avoient bien gagnés leurs présents d’après leur grand et long travail, et leurs difficultés à amener le lord au zest de son amoureuse passion.

Dès que Bet et Suzanne furent de retour dans leur séminaire, la mère Butler leur demanda ce qu’elle appeloit le droit de courtage, en d’autres mots quinze schelings par chaque nonne. La brune et folle Suzanne les lui remit aussi-tôt, mais la campagnarde Bet qui connoissoit trop bien la valeur de quinze schelings, refusa de les lui donner : elle espéroit user de ruse, et elle se préparoit à reprendre ses vêtements pour quitter ceux du séminaire ; mais malheureusement durant la contestation, la mère Butler avoit mis un embargo sur ses hardes. La campagnarde Bet fut si courroucée de ce procédé, qu’elle se rendit le même soir à la Chambre de justice dans Litch-Field-Street, et obtint un ordre de poursuite contre Madame Butler. Ce plaidoyer curieux a été donné dans les papiers publics par une personne qui y