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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/291

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LES SÉRAILS DE LONDRES

K...g, une belle et rayonnante fille de dix-neuf ans, que l’on peut regarder comme la Laïs la plus attrayante qui soit dans tous les séminaires aux alentours de King’s-Place. On peut comparer sa personne à son caractère qui est complètement aimable, et si l’on pouvoit, pour un moment, oublier qu’elle est forcée par la nécessité de prostituer sa douce personne, on s’imagineroit voir en elle un ange. Betsy K...g fut séduite, étant à l’école, par la négresse Harriot qui étoit dans ce temps dans toute sa gloire ; mais il faut avouer qu’elle n’employa pas, envers elle, les mêmes artifices dont Santa Charlotta se servit à l’égard de Miss M...e, de B... L..., ou Madame Nelson à l’égard de Miss W...ms et Miss J...nes. Il est vrai que la négresse Harriot fut la négociatrice du traité entre Betsy K...g et le lord B...e ; mais il faut convenir aussi que Betsy fit presque la moitié des avances, car elle déclara qu’elle étoit fatiguée d’être à moitié innocente, puisque, d’après les pratiques de ses camarades d’école, elle avoit acquis une telle connoissance dans l’art de la masturbation, qu’elle satisfaisoit ses passions presque à l’excès ; mais ce moyen, au lieu de lui faire négliger les pensées du bonheur réel, la portoit au contraire à désirer avec plus d’empressement la véritable jouissance d’un bon compagnon. Le lord B...e lui fut présenté dans ce point de vue ;