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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/292

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LES SÉRAILS DE LONDRES

comme il possédoit de toutes les manières tout ce qu’il faut pour rendre une femme complètement heureuse, elle céda à la première entrevue à ses embrassements. Sa fuite jeta l’alarme dans l’école. Lorsque son oncle, qui étoit son plus proche parent existant, découvrit qu’elle étoit débauchée, et qu’elle résidoit dans un des séminaires de King’s-Place (pour nous servir d’une phrase vulgaire), il se lava les mains, et dit qu’elle ne lui étoit plus rien. La passion du lord B...e n’ayant pas duré long-temps, elle se trouva dans la nécessité de prostituer ses charmes, et d’admettre en sa compagnie une variété d’amants.

Miss N...w.m est une autre Laïs favorite du séminaire de Madame Windsor. Cette jeune dame est grande et gentille, ses yeux sont très-expressifs : elle a les plus beaux cheveux du monde qui n’exigent d’autre art que de les arranger à son avantage. Un marchand dans Lothbury la visite fréquemment, et lui donne un assez joli revenu qui peut lui procurer une aisance honnête ; mais l’ambition de briller, et un goût insatiable pour la parure et les amusements à la mode, la jettent dans une compagnie qu’elle méprise, et qui quelquefois lui devient à charge : mais comme l’argent est, pour Madame N...w.m, un argument tout puissant, elle ne peut résister aux charmes de sa tentation toutes les fois qu’il se trouve dans son