Aller au contenu

Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/344

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

307
LES SÉRAILS DE LONDRES

ainsi toutes ses espérances de félicité étant évanouies, le désespoir étoit la seule perspective qu’elle avoit sous les yeux ; et dans un acte de cette nature, et par la médiation de Charlotte Hayes, elle se sacrifia pour une modique somme à M...z le juif.

Miss Armstr..ng, la dernière de ces trois personnes que nous pouvons, avec raison, appeler les grâces, est une jeune dame de talents extraordinaires ; car, outre les charmes de sa personne qui sont bien supérieurs à ceux de la plupart du sexe, elle possède un esprit rare qui a été beaucoup cultivé par la lecture, et qui, joint à une mémoire prodigieuse, lui procure l’occasion de briller sur tous les sujets : elle a une imagination vive et une facilité de s’exprimer qui augmenteroient la réputation de plusieurs personnes qui sont rangées sur la liste des beaux esprits du siècle. George S..lw.n l’appelle sa Sapho ; et elle a été baptisé dans les temps du nom des Neuf-Muses : elle a trop de bon sens pour ne pas être convaincue que le genre de vie qu’elle mène à présent est véritablement méprisable, et elle n’attend que l’occasion pour abandonner le froc de la prostitution ; elle étoit sous la direction et les soins de Monsieur Garrik quelque temps avant sa mort. Cet acteur inimitable lui donnoit les espérances les plus flatteuses de succès dans la carrière dramatique ;