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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/343

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LES SÉRAILS DE LONDRES

donner, elle se soumet, suivant le cas urgent, à rendre visite à Madame W..st..n, qui ne manque jamais de lui remettre cinq guinées avant son départ.

Miss St..nley est une jeune dame dont les prétentions étoient bien supérieures au rang dans lequel elle est maintenant. Son père étoit un riche commissionnaire dans la ville ; et on répandoit dans le monde qu’elle devoit avoir une fortune de dix mille livres sterlings. Après avoir reçue l’éducation la plus soignée, on la jugea une des jeunes personnes les plus accomplies dans Farringdon Ward. Plusieurs gentilhommes d’une grande opulence lui firent la cour ; mais son cœur étoit fixé sur un homme de rang, allié à une noble famille et qui étoit sur le point d’être revêtu d’un caractère distingué pour une cour étrangère. Les intentions de son amant préféré étoient pures et honorables ; le jour de la célébration de leurs noces étoit fixé, lorsqu’à cette époque critique, la banqueroute d’une maison capitale de la ville, occasionnée par la malheureuse guerre de l’Amérique, enveloppa M. St..nley dans la même infortune. Son nom ne parut pas plutôt dans la Gazette que l’époux destiné de Miss St..nley discontinua ses visites, qu’elle n’entendit parler de lui que lorsqu’elle lut dans les papiers publics son arrivée et sa réception à une certaine cour étrangère :