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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/356

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LES SÉRAILS DE LONDRES

aussitôt convaincu qu’elle étoit la femelle identifiée que Madame le P... lui avoit présentée comme la fugitive Lar...che.

Cette découverte mortifia grandement le comte, non pas tant d’avoir été trompé par Madame le P..., que de la conséquence de s’être vanté, en manière d’intrigue, de sa bonne fortune ; il fut obligé de supporter la raillerie de tout le Corps Diplomatique, peu de jours après que tous les membres réunis dînèrent ensemble. Chacun le complimenta de sa bonne fortune avec les dames, et de ses rares qualités athlétiques à soutenir la conversation des pucelles avec la facilité et la vigueur d’un jeune homme de vingt ans.

Cette découverte malheureuse fut pendant quelque temps, très-pernicieuse à Madame le P... qui, par cette supercherie, perdit la pratique de tous les ministres étrangers. Cette aventure étant répandue, plusieurs de ses visiteurs mâles doutant de sa véracité en pareilles occasions, ne reparurent plus dans sa maison.

Cependant Madame le P... ayant jugé convenable de recruter de nouvelles nonnes et de les avoir de première origine, rappela bientôt, par cet expédient, la majeure partie de ses pratiques ; et sa maison, à cette époque étoit, pour nous exprimer dans le sens vulgaire, un des meilleurs marchés charnels de la ville.