Aller au contenu

Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/357

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

320
LES SÉRAILS DE LONDRES

En moins d’un mois elle avoit fait le choix de deux jolies parisiennes arrivées récemment de France, et qui étoient, tout-à-fait, de nouvelles figures dans Londres ; elles étoient les deux sœurs, et avoient pris le nom de mesdemoiselles Amourettes : elles avoient en effet le droit de porter ce nom ; car, dès qu’elles furent présentées au lord C..le pour choisir celle d’entr’elles qui lui plairoit davantage, il leur dit : « Ma foi, Mesdames, vous êtes jolies comme les amours mêmes, il n’y a point moyen de choisir, il faut vous prendre tour à tour. » Outres ces aimables parisiennes, madame le P... s’étoit procurée une fort jolie cargaison de nouvelles anglaises, fraîches comme l’aurore, et arrivées par le dernier carrosse d’York. Betty Will..s, Lucy Clevl..d, Jenny Pr..tt, Nancy Pr..sons, étoient toutes de superbes filles très-saines, qui, par supercherie, avoient été attirées dans ce genre de servitude infamante, au lieu de cet état de travail pour lequel elles avoient entrepris le voyage de Londres. Malgré le nombre de ces charmantes personnes, Madame le P... recevoit fréquemment la visite des trois grâces que nous avons déjà introduites sous les caractères de Miss Carter, Miss Armstr...g et Miss Stanley.

Ainsi donc, d’après ce changement délicieux, Madame le P..., non seulement rétablit le réputation de sa maison, mais elle fit revenir chez elle