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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/377

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LES SÉRAILS DE LONDRES

apprendre son art de chirurgien-dentiste pour mille guinées.

Bien dit maître Vanbutcher. Il n’y a qu’un boucher qui puisse tailler et écorcher notre langue d’une manière si barbare, si cruelle et si inhumaine… Pour l’amour du ciel, disposez de votre art si vous le pouvez, seulement pour cinq cents guinées, ne marchandez pas pour les bagatelles… Renoncez à votre nom de chirurgien, et attachez-vous à votre état naturel, Vanbutcher ; certainement vous couperiez non seulement un grand nombre de carcasses, mais encore des têtes très-excellentes, au coin de Litchfield-Street. C’est un commerce de prospérité, Monsieur Butcher, soit dans l’avant-garde, ou dans l’arrière-garde.

Nous avouons que nous nous sommes trahis en nous égayant sur un sujet très-sérieux. D’abord la postérité est privé de ses droits justes et naturels ; la population dégénère ; pour quel motif ? pour graisser les roues de la voiture de qui ? d’un chrétien ? non, il doit être un juif dans son cœur tant par l’exercice de sa profession religieuse, que pour faire un commerce aussi infernal au prix du sang humain ; car en effet c’est l’acheter. Quand aux autres charlatans, quoiqu’ils ne montrent pas aussi directement le poignard mortel, généralement parlant, ils minent les esprits vitaux, et par degrés, ils détruisent la forme humaine.