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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/401

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LES SÉRAILS DE LONDRES

dont on jouissoit dans la maison de cette dame ; elle l’engagea d’y entrer avec elle ; Miss qui étoit dénuée de ressources, et qui étoit enchantée de se retrouver avec son amie, consentit à ce qu’elle voulut ; elles se rendirent, en conséquence, chez la marchande de modes que les présenta à Miss Fa..kl..d.

Miss Ben..et est justement cette amie de Miss Edw..d, et qui entra avec elle dans le séminaire de Miss Fa..kl..d ; elle a vingt et un ans, et elle est de bonne famille ; il n’est point de figure plus enchanteresse que la sienne ; ses parents, pour qui les plaisirs bruyants du monde avoient plus de charmes que les agréments d’un ménage paisible, envoyèrent de bonne heure leur fille en pension, afin de s’épargner l’embarras de son éducation. Entièrement livrés à la dissipation, ils épuisèrent leurs santés en passant la plupart des nuits dans les divertissements, et ils mangèrent leur fortune qui étoit immense. La misère et les infirmités, suite ordinaire d’une pareille existence, les accablèrent de leurs poids épuisés par les veilles, les plaisirs et les chagrins, ils ne purent soutenir le fardeau pénible de l’indigence, et ils avancèrent, par leur folle extravagance, le terme de leur dette à la nature. Miss Ben..et venoit à peine de retourner à la maison paternelle lorsqu’elle perdit, dans le même temps, ses parents. Orpheline et dénuée