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LES SÉRAILS DE LONDRES

manière. Elle avoit à peine quinze ans, que son oncle devint éperdument amoureux d’elle. Monsieur Roberts, non satisfait d’avoir perdu la légitime de sa nièce qui étoit considérable, jura la perte de son innocence. Pour venir à ses fins, il commença par lui prodiguer des caresses qu’elle prenoit pour les marques sincères de son amitié ; et que par conséquent, elle lui rendoit dans la même intention. Au lieu de respecter l’attachement simple et naturel de cette jeune personne qui répondoit à ses prévenances et à ses attentions, il poussa la scélératesse jusqu’à ravir l’honneur de cette créature foible et sans défense. Monsieur Roberts n’eut pas plutôt consommé son crime, qu’il vit l’abîme infernal ouvert sous ses pieds ; sans argent, sans crédit, perdu de réputation, couvert d’infamie, accablé de dettes et de remords, il ne vit d’autre moyen d’échapper au glaive de la justice, que d’anéantir lui-même son existence ; il se brûla donc la cervelle. Miss Roberts se trouvant alors sans parents, sans fortune, sans expérience, s’abandonna aux conseils d’une amie avec qui elle avoit été élevée dans la même pension. Cette amie, dont nous allons donner la description, puisqu’elle figure dans ce séminaire, étoit liée avec la marchande de modes de Miss Fa..kl..d ; elle lui vanta, d’après les récits de ladite marchande de modes, les agréments et les plaisirs