Aller au contenu

Page:Les Stances érotiques, morales et religieuses de Bhartrihari, 1875.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

94
BHARTRIHARI.

(Çiva), prends plaisir à te fixer sur les rives de la rivière du ciel (le Gange). Quelle confiance pourrais-tu avoir dans les flots, les bulles qui se forment à la surface de l’eau, les traits de l’éclair, les biens de la fortune, l’extrémité des flammes, les serpents et les gués des torrents (toutes choses mobiles et instables) ?

66.

N’accorde aucune confiance, ô mon cœur, à l’inconstante déesse de la fortune ; c’est une courtisane vénale qui abandonne ses amants sur un froncement de sourcil du prince. Prenons la saie d’ascète et allons de porte en porte dans les rues de Bénarès, en attendant que l’aumône nous tombe dans la main que nous tendons en guise d’écuelle.

67.

Si, sous tes yeux, retentissent des chants agréables, qu’à tes côtés soient assis d’excellents poëtes venus du sud et que derrière toi résonne le cliquetis charmant des bracelets de jeunes filles tenant à la main des chasse-mouches faits de queues d’yacks, goûte avec avidité aux voluptés mondaines ; sinon, ô mon cœur, plonge-toi