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Page:Les aventures de maître Renart et d'Ysengrin son compère, trad. Paulin, 1861.djvu/204

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TRENTE-ET-UNIÈME AVENTURE.

tous mes anciens sacrifices, et je m’appercois un peu tard de la vérité du proverbe : Tel le seigneur, tel le loyer. »

Le Roi qui l’avoit impatiemment écouté répondit avec hauteur : « Oui, je ne m’en cache pas, j’excuserois Renart, si l’amour étoit la cause de ses torts. Le chagrin qu’il vous auroit causé, dans l’intérêt de sa passion, ne l’en feroit pas estimer pour cela moins courtois et moins loyal. Cependant, puisque vous le voulez, on le citera ; on examinera l’affaire, on la traitera suivant l’usage de ma cour ; dès ce moment, je fais retenir la cause. »


TRENTE-DEUXIÈME AVENTURE.

Comment messire Chameau, le légat, fit sur la clameur d’Ysengrin un savant discours qui ne fut pas compris de tout le monde. Et du conseil secret des barons, dans lequel furent entendus Brichemer, Brun, Baucent, Plateau le daim et Cointereau le singe.



Ce jour-là, parmi les conseillers du Roi se trouvoit messire Chameau, dont la Cour estimoit grandement la sagesse. Il étoit né devers Constantinople, et l’Apostole, qui l’aimoit tendrement,