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Page:Les illégalités et les crimes du Congo, 1905.djvu/25

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quelque convention internationale sur la question coloniale. De bons rédacteurs sauraient habiller le monstre de la parure humanitaire qui, en ces circonstances, est de rigueur.

La nouvelle conférence internationale qui aurait la gloire de trouver le libellé convenable serait-elle après tout autre chose que la suite et la continuation naturelle de la célèbre conférence qui naguère procéda au partage de l’Afrique ?

Quant à nous, Messieurs, c’est précisément contre cette doctrine, latente à la vérité mais vivante, de la suppression du droit pénal dans les colonies et a fortiori, plus généralement et plus simplement, de la suppression du droit, que nous protestons ici.

Oh ! sans doute, pareille doctrine n’est formulée nulle part, mais elle se cache, elle se dissimule au fond des consciences, au fond des âmes de bien des civilisés.

Nous avons, nous, d’autres principes et d’autres vues. Nous pensons avec M. Rouanet que « la cruauté, la cupidité et les exactions ne fondent rien[1] ».


Je conclus :


Pour les colonisés, pour les protégés nous demandons le droit commun.

Oh ! le droit commun élémentaire, les droits primordiaux de l’homme,

Nous réclamons pour ces pauvres gens le droit à l’existence, le respect des propriétés, la liberté individuelle.

Nous demandons, enfin, que tous crimes commis en pays colonisés, en pays protégés, en pays explorés soient déférés à la justice.


Messieurs,


Il y a quelques années, des Français courageux, appartenant à tous les camps, à toutes les opinions, s’efforcèrent de briser un silence criminel, le grand silence arménien,

Notre devoir aujourd’hui est de briser d’autres

  1. L’Humanité du 25 Octobre 1905.