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Page:Lescuyer - Les oiseaux dans les harmonies de la nature.djvu/127

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DANS LES HARMONIES DE LA NATURE.

traversée d’Alger à Marseille, à bord du paquebot à vapeur Con Cettori, de la compagnie Valéry, capitaine Cambraggio.

« Depuis six heures, nous avions dépassé les îles Baléares, quand nous aperçûmes en arrière un petit passereau accourant à tire d’aile.

« Pendant les dix minutes qu’il passa à voleter le long du bord, à trois ou quatre mètres du bâtiment, j’eus parfaitement le loisir de déterminer son espèce : c’était un rouge-queue. Il vint bientôt se réfugier dans l’intérieur du navire. Alors j’abordai le capitaine et lui demandai à quelle distance nous nous trouvions de la terre la plus proche, quelle était la vitesse de marche du bâtiment.

« La côte la plus proche était celle de l’île Majorque qui disparaissait à l’horizon, nous en étions à 40 milles et le navire faisait 12 milles 1/2 à l’heure. Depuis le matin aucun autre bâtiment n’avait été visible à l’horizon, et le mille marin est de 1852 mètres.

« Ainsi donc, de mon observation résultent ces deux points :

« Un simple petit rouge-queue a pu faire d’une traite, sans se reposer, 40 milles, soit plus de 74 kilomètres (74.080 mètres).

« Même après avoir fourni ce vol et, s’il ne venait pas de Majorque, un vol plus long encore, il lui restait assez de forces pour faire à l’heure plus de 12 milles 1/2, c’est-à-dire plus de 23,144 mètres, puisque telle était la vitesse du navire mesurée avec le loch, et que le rouge-queue, quand il le voulait, malgré un vent contraire, dépassait le bâtiment et en faisait le tour sans se laisser distancer ».