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Page:Lescuyer - Les oiseaux dans les harmonies de la nature.djvu/138

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LES OISEAUX.

riture est aussi facile à prendre que pour nous les mets étagés sur un buffet. En se jouant des difficultés le grèbe la saisit dans l’eau, la bécasse dans la terre, le pic dans le bois.

Tous les oiseaux se mettent bien en garde contre leurs ennemis. Le troglodyte échappe à la patte de la martre, en s’enfonçant dans un infime trou d’une roche ou d’un tas de fagots ; la grive, chassée par le busard, se précipite dans un buisson ; la perdrix, à la vue de la cresserelle, se blottit dans une touffe d’herbe ; de la hauteur des nuages, le jean-le-blanc veille sur son nid ; surprise sur le sien, la bécasse s’enfuit, en simulant des embarras de vol pour se faire suivre et écarter l’ennemi de ses œufs ou de ses petits ; l’aigle tue le dénicheur ; le pouillot sylvicole l’implore avec des larmes dans la voix.

Quand la chasse est abondante, la pie, la pie-grièche, la chouette, mettent en réserve et cachent des provisions qu’elles vont rechercher quand elles en ont besoin.

Presque toutes nos espèces sont monogames et chez beaucoup d’entre elles les unions conjugales sont très-remarquables. Quand la mésange bleue couve très-fort et qu’elle se trouve comme enchaînée à son nid dans un trou obscur, son tendre époux va lui chercher des chenilles et sans doute les plus savoureuses. Les pères et mères ont dans le cœur pour leurs petits des trésors d’amour. Des hirondelles se sont jetées dans les flammes et brûlées en essayant de sauver leurs petits. Des buses et des vautours femelles ayant été tuées près de leurs nids, les mâles se sont chargés de nourrir et d’élever leurs petits.