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Page:Lettre de Marx Dormoy à Pierre Diot, 28 février 1915.pdf/1

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Le 28 février 1915


Mon cher Pierre,


Je suis un peu malade depuis quelques jours ; j’ai attrapé une bronchite assez grave pour m’exténuer, mais trop peu, au dire du médecin, pour nécessiter mon évacuation. Pourtant je vais mieux, je tousse déjà moins et j’espère bien que d’ici quelques jours, il n’y paraîtra plus.

J’ai changé de cantonnement depuis le 20 courant ; je vis à nouveau comme un sauvage puisque les journaux ne me parviennent plus. A vrai dire, j’y perds peu de chose, car depuis pas mal de temps, les journaux, à cours de nouvelles, sont loin de présenter un intérêt bien palpitant.

Pourtant, de temps à autre, on y fait des découvertes intéressantes. C’est ainsi que ces jours derniers un camarade m’a passé à différentes reprises le Petit Dauphinois qu’il reçoit pour les nouvelles de Grenoble.

Zéraès y était régulièrement et chaque fois il fait le procès de la social-démocratie allemande et du marxisme. Mais je t’assure bien que je me représentais tout autrement la force et la dialectique du bonhomme, lequel n’a