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Page:Lettres de noblesse accordées aux artistes français.djvu/34

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LETTRES DE NOBLESSE

particulièrement, en lui confiant d’abord le controlle de notre château de Marly, et peu de temps après celui du département de Paris. Il a d’ailleurs tellement réussi, à notre satisfaction, dans les projets qu’il a faits pour la construction d’une place Royale dans la ville de Reims, que nous avons donné l’année dernière un arrêt de notre conseil pour les faire exécuter, et c’est encore par nos ordres qu’il travaille à la sacristie de l’église métropolitaine de notre bonne ville de Paris. Tant de preuves accumulées du mérite personnel dudit sieur Soufflot nous persuadent, qu’en l’honorant de prérogatives qui soient aussi durables que doit l’être le souvenir de ses talents, nous ne pouvons qu’exciter une noble émulation dans ceux qui entreprendront de suivre la même carrière.

A ces causes, etc…

Donné à Paris, au mois de mars 1757.
Arch. nat. : O1. 101, fo 93, recto.




XIII.


Charles-Nicolas COCHIN, graveur.

Cochin qui avait suivi le frère de Mme de Pompadour en Italie, en compagnie de Soufflot, dut probablement, comme nous l’avons dit tout-à-l’heure, à ce voyage, dont il conserva le souvenir par une relation devenue classique (1758, 3 vol. in-12) l’origine de la faveur persistante dont il ne cessa de jouir auprès de M. de Marigny. Son esprit vif et cultivé, dont il a laissé la marque dans de nombreux écrits et dans des œuvres de polémique pleines de finesse, prit sans doute un certain ascendant sur l’intelligence de son élève. Secrétaire de l’Académie royale de peinture, il était comme l’intermédiaire obligé entre la Compagnie et le Directeur des bâtiments. C’est lui qui s’occupait de l’organisation des Expositions de peinture, et de tous les autres objets concernant les arts ; M. de Marigny le consultait souvent et sur toutes choses, et on doit rapporter à Cochin l’honneur de la plupart des mesures prises sous son administration pour encourager et développer les arts. En effet, à un certain esprit naturel notre graveur joignait beaucoup de goût, une grande finesse et un jugement très-sur. Ses écrits portent la trace de ces qualités et lui auraient assuré une place honorable parmi les écrivains de