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Page:Level - L’Épouvante, 1908.djvu/79

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L’ÉPOUVANTE

Quelques instants plus tard, les machines roulaient à toute vitesse, et à trois heures du matin, trois cent mille exemplaires partaient pour les diverses gares, emportant la nouvelle du « Crime du boulevard Lannes ». À cinq heures moins le quart, la moitié de l’édition de Paris était faite. À ce moment le secrétaire de la rédaction qui n’avait pas quitté le journal regarda sa montre, fit appeler un garçon :

— Allez chez M. Onésime Coche, rue de Douai, et dites-lui de venir me parler immédiatement, pour une affaire tout à fait urgente.

« De cette façon, pensa-t-il, cet incorrigible Coche ne pourra pas colporter la nouvelle. Si elle est erronée, la mention sous toutes réserves me met à l’abri de tout reproche, et si elle est vraie, aucun confrère n’en profitera. Ah ! si Coche était sérieux, je l’aurais fait prévenir sur l’heure. Mais fiez-vous donc à un garçon qui de la meilleure foi du monde, et avec les plus louables intentions aurait mis tout Paris au courant de l’affaire ; à un être charmant mais irrégulier, sautillant, et qui trouve moyen de ne pas venir au journal, juste cette nuit ! Il suffit