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Page:Level - L’Épouvante, 1908.djvu/84

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L’ÉPOUVANTE

arriver à ses fins, il faut leur laisser une part de succès dans toute entreprise : c’est un courtage comme un autre. Avyot s’intéresserait d’autant plus à l’affaire qu’il pourrait dire à tout le monde :

— « J’ai eu du flair. Personne ne voulait me suivre. Coche prétendait que je m’étais laissé mettre dedans. Mais j’ai tenu bon. Je sentais que ce n’était pas un canard ; on ne me la fait pas, je suis un vieux routier. »

La voiture s’était arrêtée. Il paya le cocher et monta rapidement à la rédaction. Le secrétaire l’attendait marchant de long en large dans son bureau. Dès qu’il l’aperçut, il s’écria :

— Vous voilà enfin ! On vous cherche depuis une heure du matin. Je ne sais où vous passez vos nuits — cela vous regarde, d’ailleurs — mais franchement vous pourriez bien monter au journal. On ne sait jamais où vous trouver…

— Chez moi, fit Coche le plus naturellement du monde. J’ai dîné en ville, et à une heure du matin j’étais dans mon lit. J’ai quitté le journal à sept heures et demi du soir, tout était calme. Que s’est-il donc passé depuis qui ait nécessité ma présence ?