Aller au contenu

Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 2, 1836.djvu/638

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
630
POLYBE, LIV. VI.

turme, l’un et l’autre dans la même forme. Ils se touchent par le terrain, mais les triaires tournent le dos à la cavalerie, et chaque manipule n’a de largeur que la moitié de sa longueur, parce que, pour l’ordinaire, ils sont moitié moins nombreux que les autres corps. Malgré cette inégalité de nombre, comme on diminue de la largeur, ils ne laissent pas d’occuper en longueur un espace égal aux autres.

À cinquante pieds des triaires, vis-à-vis, on place les princes sur le bord de l’intervalle, ce qui fait une seconde rue, qui commence aussi bien que celle de la cavalerie, à ligne droite ou à l’espace de cent pieds, qui sépare les tribuns, et finit au côté que nous avons appelé le front du camp.

Au dos des princes, on met les hastaires, qui, tournés à l’opposite, se touchent par le terrain ; et comme chaque partie d’une légion est composée de dix manipules, il arrive de là que toutes les rues sont également longues, et qu’elles aboutissent toutes au côté qui est le front du camp, vers lequel sont aussi tournées les derniers manipules.

Les hastaires logés, à cinquante pieds d’eux et vis-à-vis, campe la cavalerie des alliés, commençant à la même ligne et s’étendant jusqu’au même côté que les hastaires. Or, les alliés, après qu’on en a retranché les extraordinaires sont, en infanterie, égaux en nombre aux légions romaines ; mais, en cavalerie, ils sont le double plus nombreux, et on en ôte un tiers pour faire la cavalerie extraordinaire. On leur donne donc en largeur du terrain à proportion de leur nombre ; mais, en longueur, ils n’occupent pas plus d’espace que les légions romaines. Les quatre rues faites, derrière cette cavalerie se place l’infanterie des alliés, en donnant à leur terrain une largeur proportionnée, et se tournant du côté du retranchement, de sorte qu’elle a vue sur deux côtés du camp.

À la tête de chaque manipule, sont, d’un côté et d’un autre, les tentes des centurions. Dans la disposition, tant de la cavalerie que de l’infanterie, on observe que, entre la cinquième et la sixième turme, il y ait une séparation de cinquante pieds, laquelle fait une nouvelle rue qui traversant le camp, est parallèle aux tentes des tribuns. Cette rue s’appelle la Quintaine, parce que toutes les cinquièmes turmes ou manipules sont de flanc sur cette rue. L’espace qui reste derrière les tentes des tribuns et aux deux côtés de la tente du consul, on en prend une partie pour le marché, et l’autre pour le questeur et les munitions.

À droite et à gauche, derrière la dernière tente des tribuns, près des côtés du camp et en droite ligne, est le logement de la cavalerie extraordinaire et des autres cavaliers volontaires. Toute cette cavalerie a vue, une partie sur la place du questeur, et l’autre sur le marché. Elle ne campe pas seulement auprès des consuls, souvent elle les accompagne dans les marchés ; en un mot, elle est habituellement à portée du consul et du questeur, pour exécuter ce qu’ils jugent à propos. Derrière ces cavaliers se loge l’infanterie extraordinaire et la volontaire ; ils ont vue sur le retranchement, et font pour le consul et le questeur le même service que la cavalerie dont nous venons de parler.

Devant ces dernières troupes on laisse un espace de cent pieds, parallèle aux tentes des tribuns, et qui, s’étendant sur les places du marché et du trésor, traverse toute l’étendue du camp. Au-dessous de cet espace est logée la cava-