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Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 2, 1836.djvu/653

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POLYBE, LIV. VI.

à des prisonniers la consolation de revoir leur patrie, et qu’il les condamnât à payer chacun trois drachmes, pourvu qu’il leur permit de rentrer dans leur famille ; qu’Annibal ne demandait rien davantage pour leur rachat, qu’ils ne s’étaient pas rendus indignes de cette grâce ; qu’ils n’avaient pas craint de combattre ; qu’on ne pouvait rien leur reprocher qui pût imprimer de la honte au front de Rome, et que, laissés pour la garde du camp, c’était par pur malheur qu’après la défaite de tout le reste de l’armée, ils étaient tombés au pouvoir des ennemis. Les Romains avaient fait alors de très-grandes pertes ; ils ne se voyaient presque plus aucun allié ; jamais leur patrie n’avait été menacée d’un plus grand péril ; cependant, après avoir entendu les députés, toujours attentifs à ce qu’il leur convenait de faire, ils tinrent bon contre leur mauvaise fortune, et rien ne leur échappa de ce que l’intérêt présent de la république paraissait demander ; car, voyant que le dessein d’Annibal dans cette députation n’était que de se procurer de l’argent, et d’éteindre dans ses ennemis l’ardeur de combattre, en leur montrant que, quoique vaincus, ils ne devaient pas désespérer de leur salut, ils furent si éloignés d’accorder ce qu’on leur demandait, qu’ils ne se laissèrent ébranler ni par la compassion qu’ils portaient à leurs concitoyens, ni par la conviction des services qu’ils tireraient de ces prisonniers. Ils trompèrent les intentions et les espérances d’Annibal, en refusant de racheter ces soldats, et firent une loi qui obligeait ceux qui leur restaient à vaincre ou à mourir, puisqu’il n’y avait pour les vaincus d’autre espérance de salut des mains de l’ennemi que la mort. Cette résolution prise, ils renvoyèrent les neuf députés, qui de bon gré consentaient à cause de leur serment à retourner vers Annibal, et ayant fait garrotter celui qui avait prétendu éluder son serment, ils le firent conduire aux ennemis ; de sorte que ce héros n’eut pas tant de joie d’avoir vaincu les Romains, qu’il ne fut comme effrayé de la constance et de la grandeur d’âme qui éclataient dans leurs délibérations. (Dom Thuillier).


VII.


Il est nécessaire que ceux qui s’appliquent à avoir une bonne éducation, apprennent et exercent les autres vertus dès l’enfance, et surtout la bravoure (Excerpta Valesian.) Schweighæuser.


Celui qui avance des choses non-seulement fausses, mais encore impossibles, celui-là commet une faute qui n’admet aucune excuse. (In Cod. Urbin.) Schweigh.


Il a agi en homme sage et prudent, celui qui sait, suivant Hésiode, combien la moitié est plus que le tout. (Ibid.)


Apprendre à ne pas mentir aux dieux, c’est là la base du culte de la vérité à l’égard des hommes. (Ibid.)


Dans la plupart des choses humaines, ceux qui ont acquis par eux-mêmes sont portés à la conservation, tandis que ceux qui ont reçu une fortune toute faite sont enclins à la dissiper. (Ibid.)


Il existe aussi un lieu appelé Rhun-