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Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 2, 1836.djvu/701

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POLYBE, LIV. IX.


VII.


Description de la ville d’Agrigente en Sicile.


Agrigente n’a pas seulement sur la plupart des autres villes les avantages dont j’ai parlé, elle les surpasse encore en force et en beauté. Bâtie à dix-huit stades de la mer, elle peut s’approvisionner de tout par eau avec commodité. La nature et l’art se sont réunis pour la mettre à couvert d’insulte de quelque côté que ce soit ; car ses murailles sont élevées sur un rocher que sa situation naturelle et l’industrie humaine ont rendu fort escarpé. Des fleuves l’environnent tout autour : du côté du midi, celui qui porte le même nom que la ville ; et du côté de l’occident et de l’Afrique, celui qu’on appelle Hypsas. La citadelle est à l’orient d’été, et défendue tout alentour par un abîme inaccessible. On ne peut entrer dans cette forteresse que par un seul endroit du côté de la ville. Sur la cime du rocher sont deux temples, l’un de Minerve et l’autre de Jupiter Atabyrien, comme à Rhodes ; et il était raisonnable qu’étant une colonie de Rhodiens, elle donnât à ce dieu le même nom que ces insulaires. On y voit encore d’autres ornemens, et entre autres des temples et des portiques d’une grande beauté. Le temple de Jupiter Olympien n’est pas à la vérité si orné et si enrichi que ceux de la Grèce, mais pour le dessin et la grandeur il ne le cède à aucun d’eux. (Dom Thuillier.)


Agathirna, ville de Sicile, d’après Polybe. (Stephan. Byz.) Schweigh.


Marius (Valerius Lévinus), leur ayant donné toute garantie de salut, leur persuada de passer en Italie, à la condition de se mettre à la solde des Rhégiens et de ravager le pays de Bruttium, avec le droit de s’approprier tout ce qu’ils pourraient saisir sur les terres de l’ennemi. (Suidas in ἐφ’ᾧ.) Schweigh.


VIII.


Harangue de Chléneas, Étolien, contre les rois de Macédoine.


« Je suis persuadé, citoyens de Lacédémone, qu’il n’y a personne qui ne reconnaisse que, si les Grecs ont perdu leur liberté, ce sont les rois de Macédoine qui en sont la cause : il est aisé de vous le faire voir. Entre ce corps de Grecs qui habitait autrefois la Thrace, et qui était composé de colonies envoyées d’Athènes et de Chalcide, Olynthe était la ville qui avait le plus d’éclat et de puissance. Philippe, l’ayant subjuguée, et ayant intimidé les autres par cet exemple, se rendit maître non-seulement des villes de Thrace, mais encore des Thessaliens. À quelque temps de là, après avoir vaincu les Athéniens en bataille rangée, il usa modérément de sa victoire, non pour leur faire du bien, il en était fort éloigné, mais afin que le bien qu’il leur faisait engageât les autres peuples à se soumettre volontairement à sa domination. Votre propre état était parvenu à un tel degré de puissance qu’il devait, avec le temps, devenir le soutien et l’arbitre des autres républiques de la Grèce. Tout prétexte fut suffisant pour lui déclarer la guerre. Il y vint avec une armée, porta le ravage dans le pays, renversa tous les édifices, partagea le territoire, distribua les villes, donna celle-ci aux Argiens, celle-là aux Tégéates et aux Mégalopolitains, une autre aux Messéniens, ne se souciant pas, pourvu qu’il vous