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POLYBE, LIV. XXIII.

et de l’empressement avec lequel ils les avaient servis dans la guerre contre Antiochus, on leur donnât la souveraineté sur la Lycie et sur la Carie. En même temps, Hipparque et Satyre priaient qu’en considération de la liaison que les Iliens, au nom desquels ils parlaient, avaient avec les Lyciens, on voulût bien pardonner à ces derniers les fautes où ils étaient tombés. Les commissaires, ayant entendu les deux parties, pour contenter, autant qu’il leur était possible, l’un et l’autre peuple, ne statuèrent rien de trop rigoureux contre les Iliens, et firent présent de la Lycie aux Rhodiens. De là naquit entre les Lyciens et les Rhodiens une guerre fâcheuse. D’un côté, les Iliens, parcourant les villes de Lycie, publiaient que c’était eux qui avaient adouci les Romains en leur faveur ; et à qui elles étaient redevables de leur liberté. De l’autre, Théætète et Philophron répandaient chez les Rhodiens que la Lycie et la Carie, jusqu’au Méandre, leur avaient été attribuées par les Romains. Les Lyciens donc, se croyant libres, députent à Rhodes pour proposer une alliance entre les deux peuples ; les Rhodiens, au contraire, se croyant maîtres, envoient quelques-uns de leurs citoyens pour régler les affaires des deux provinces qui leur avaient été données. Quoique de part et d’autre on pensât fort différemment, tout le monde cependant n’était pas encore instruit du véritable état des choses. Mais quand les Lyciens eurent fait à Rhodes leur demande dans le conseil, et que Pothion, un des prytanes ou sénateurs des Rhodiens, eut recueilli les voix et fait sentir aux Lyciens combien ce qu’ils proposaient était absurde, ce fut alors qu’éclata la différence des sentimens ; car les Lyciens protestèrent que, quelque chose qu’il arrivât, jamais ils ne se soumettraient et n’obéiraient aux Rhodiens. (Ambassades.) Dom Thuillier.


III.


Diverses ambassades relatives en partie aux différends entre Philippe et Eumène de Thrace et les Thessaliens, et en partie aux affaires des Lacédémoniens et des Achéens.


Sommaire des chapitres consacrés par Polybe à ces divers sujets.


Dans la cxlviiie olympiade, des ambassadeurs arrivèrent à Rome de la part de Philippe et des peuples limitrophes de la Macédoine. — Décrets du Sénat relatifs à ces ambassades.

Des débats s’étaient élevés entre Philippe d’un côté, et les Thessaliens et Perrhæbiens de l’autre sur les villes retenues par Philippe en Thessalie et en Perrhæbie depuis Antiochus. Une discussion s’engagea entre les deux parties en présence de Quintus Cécilius à Tempé en Thessalie. — Jugement rendu par Cécilius.

Un autre débat s’élève au sujet des villes de Thrace avec les ambassadeurs d’Eumène et les exilés de Maronée. La conférence à ce sujet se tient à Thessalonique. Jugement rendu pas Cécilius et les autres ambassadeurs romains.

Des ambassadeurs envoyés par le roi Ptolémée, par Eumène et par Séleucus, arrivent en Péloponnèse. Décrets des Achéens sur l’alliance avec Ptolémee et sur les présens qui leur sont offerts par les rois ci-dessus désignés. Arrivée de Quintus Cécilius en Péloponnèse. Il blâme ce qui a été fait à Lacédémone.

Comment Arée et Alcibiade, qui se trouvaient du nombre de ceux chassés de Lacédemone, se chargent d’aller en ambassade à Rome pour y accuser Philopœmen et les Achéens.

Carnage fait à Maronée par le roi Philippe. Arrivée des ambassadeurs ro-