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Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/155

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on évacuerait la caisse et les services financiers. A une heure du matin, ils furent transportés quelques rues plus Las, et pour la troisième fois nous dûmes déménager nos pénates.

Le samedi matin, le ciel était gris et lugubre. Dès les premières heures, la place du Trône fut occupée par Vinoy : il plaça six pièces en batterie dans la direction du boulevard Voltaire. Désormais certains du succès, ces messieurs tenaient à triompher avec fracas. Ils ont beaucoup ri du tir des fédérés et de leurs canonnades inutiles : or, la barricade de la mairie du XIe, contre laquelle ils s’escrimèrent toute la journée du samedi 27, n’avait que deux pièces de canon et cinquante défenseurs au plus, et sur vingt obus versaillais, dix-huit allaient régulièrement s’abattre dans les maisons de droite et de gauche, entièrement vides de fédérés.

A midi, la dernière réunion de membres de la Commune eut lieu au 145 de la rue Haxo. Ils étaient quinze environ. Un d’entre eux, Oudet, était couché sur un matelas, blessé d’une balle à la cuisse. Un membre ayant proposé de demander aux Prussiens le passage à travers les lignes, cette question fut immédiatement écartée par un vote d’ensemble. On décida que cha-