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Page:Liszt - Lohengrin et Tannhäuser, 1851.djvu/23

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à même d’apprécier un mérite éminent dans son genre, se réunissent et se concertent avec zèle et ardeur, pour trouver de dignes témoignages des respects qu’ils portent aux hommes qui furent les premiers dans leur carrière. Les masses, moins instruites, mais rendues attentives par ces appels de l’intelligence, y répondent avec enthousiasme, et secondent avec libéralité de nobles efforts. À cette double action, à cette concordance de généreux élans, nous sommes redevables des beaux monumens qui s’élèvent de toutes part à la mémoire des hommes qui illustrèrent leur patrie, et les villes avec une pieuse émulation, veulent posséder chacune la preuve de la reconnaissance qu’elles savent éprouver envers ceux qui jetèrent sur elles un reflet de gloire.

Lorsque maintenant on se propose d’édifier un de ces monumens, on peut remarquer qu’à peu d’exceptions près, c’est la Statue des hommes dont on veut perpétuer et populariser le souvenir, qu’on érige aux lieux de leur naissance, de leur mort, ou de leur demeure habituelle. Ce mode de glorification a l’avantage de prolonger en quelque sorte pour les générations à venir, l’existence de ces êtres privilégiés. Il semble qu’en demandant au marbre ou au bronze de toujours représenter aux yeux de leurs compatriotes, leurs beaux traits et