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Page:Liszt - Lohengrin et Tannhäuser, 1851.djvu/24

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leurs nobles attitudes, ou les évoque eux mêmes pour toujours assister aux honneurs que recueillent leur génie, leurs travaux et leurs services, et toujours participer par leur solennelle présence aux destinées de leur patrie, consacrer de leur souvenir ses gloires futures, et lui servir de Palladium dans les dangers, en animant leurs successeurs et heritiers du desir de se rendre dignes d’eux et de leurs mémoires. Il nous paraîtrait difficile de trouver une commémoration plus respectueuse et plus tendre à la fois, et une meilleure manière de rendre à une vie employée, et souvent sacrifiée, à l’amour du Vrai, du Beau, de l’Utile, les longs hommages qui lui sont dûs.

Cette prédilection ouvre en même temps, une féconde source d’inspiration à l’art du statuaire. Elle lui donne l’occasion de sortir plus fréquemment de la sphère du sentiment et de la pensée, pour entrer dans celle de l’histoire, et dans la personnification d’idées plus nuancées, qui ne peuvent se rencontrer autrement dans les limites de l’éloquence du ciseau. Le sculpteur obligé, non-seulement à bien connaître la grandeur des hommes qu’il est appelé à ressusciter pour les siècles suivans, mais à se pénétrer de leur esprit jusqu’à acquérir l’intuition du rayonnement qu’il répandait sur leur personne, du reflet doux et timide par