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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/101

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par M. Locke.

et établi entre eux leurs propriétés en des pays différens et séparés. Pour ce qui est de ces grands espaces de terre, dont les habitans ne se sont pas joints aux états et aux peuples, dont je viens de parler, et n’ont pas consenti à l’usage de leur argent commun, qui sont déserts et mal peuplés ; et où il y a beaucoup plus de terroir qu’il n’en faut à ceux qui y habitent, ils demeurent toujours communs. Du reste, ce cas se voit rarement dans ces parties de la terre où les hommes ont établi entre eux, d’un commun consentement, l’usage et le cours de l’argent monnoyé.

XXII. La plupart des choses qui sont véritablement utiles à la vie de l’homme, et si nécessaires pour sa subsistance que les premiers hommes y ont eu d’abord recours, à-peu-près comme font aujourd’hui les Américains, sont généralement de peu de durée ; et si elles ne sont pas consumées, dans un certain tems, par l’usage auquel elles sont destinées, elles diminuent et se corrompent bientôt d’elles-mêmes. L’or, l’argent, les diamans, sont des choses sur lesquelles la fantaisie ou le consentement des hommes, plutôt qu’un usage réel, et la nécessité de soutenir et conserver sa vie,