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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/108

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Du Gouvernement Civil,

ne pouvoit y avoir de sujet de dispute touchant les prétentions et les propriétés d’autrui, ni d’occasion d’envahir et d’usurper le droit et le bien des autres. Chacun voyoit d’abord, à-peu-près, qu’elle portion de terre lui étoit nécessaire ; et il auroit été aussi inutile, que malhonnête, de s’approprier et d’amasser plus de chose qu’on n’en avoit besoin.




CHAPITRE V.

Du pouvoir paternel.


Ier. Il se pourroit qu’on trouvât impertinent et hors de sa place, un trait de critique dans un discours tel que celui-ci, ce qui ne m’empêchera pas de me recrier contre l’usage d’une expression que la coutume a établi pour désigner le pouvoir dont j’ai dessein de parler dans ce Chapitre ; et je crois qu’il n’y a point de mal, à employer des mots nouveaux, lorsque les anciens et les ordinaires font tomber dans l’erreur, ainsi qu’a fait apparemment le mot pouvoir paternel, lequel semble faire résider tout le pouvoir des pères et des mères sur leurs enfans, dans les pères seuls, comme si les