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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/107

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par M. Locke.

a proposé et approuvé un moyen de posséder justement, et sans que personne puisse se plaindre qu’on lui fait tort, plus de choses qu’on en peut consumer pour sa subsistance propre, et que ce moyen c’est l’or et l’argent, lesquels peuvent demeurer éternellement entre les mains d’un homme, sans que ce qu’il en a, au-delà de ce qui lui est nécessaire, soit en danger de se pourrir et de déchoir, le consentement mutuel et unanime rend justes les démarches d’une personne qui, avec des espèces d’argent, agrandit, étend, augmente ses possessions, autant qu’il lui plaît.

XXVI. Je pense donc qu’il est facile à présent de concevoir, comment le travail a pu donner, dans le commencement du monde, un droit de propriété sur les choses communes de la nature ; et comment l’usage que les nécessités de la vie obligeoient d’en faire, régloit et limitoit ce droit-là : ensorte qu’alors il ne pouvoit y avoir aucun sujet de dispute par rapport aux possessions. Le droit et la commodité alloient toujours de pair. Car, un homme qui a droit sur tout ce en quoi il peut employer son travail, n’a guère envie de travailler, plus qu’il ne lui est nécessaire pour son entretien. Ainsi, il