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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/115

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par M. Locke.

roit se trouver où il n’y a point de loi, et où il n’y a point, selon ce que nous avons dit ci-dessus, une liberté, par laquelle chacun peut faire ce qu’il lui plaît. Car qui peut être libre, lorsque l’humeur fâcheuse de quelque autre pourra dominer sur lui et le maîtriser ? Mais on jouit d’une véritable liberté, quand on peut disposer librement et comme on veut, de sa personne, de ses actions, de ses possessions, de tout son bien propre, suivant les loix sous lesquelles on vit, et qui font qu’on n’est point sujet à la volonté arbitraire des autres, mais qu’on peut librement suivre la sienne propre.

VII. Le pouvoir donc que les pères et les mères ont sur leurs enfans, dérive de cet obligation sont les pères et les mères de prendre soin de leurs enfans durant l’état imparfait de leur enfance. Ils sont obligés de les instruire, de cultiver leur esprit, de régler leurs actions, jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’âge de raison, et qu’ils puissent se conduire eux-mêmes. Car Dieu ayant donné à l’homme un entendement pour diriger ses actions, lui a accordé aussi la liberté de la volonté, la liberté d’agir, conformément aux loix sous lesquelles il se trouve. Mais