Aller au contenu

Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
111
par M. Locke.

libre aussi son fils. Quelqu’un est-il soumis aux loix d’Angleterre : qu’est-ce qui le fait libre, au milieu de ces loix ? c’est-à-dire, qu’est-ce qui fait qu’il a la liberté de disposer de ses actions et de ses possessions, selon sa volonté, conformément pourtant à l’esprit des loix dont il s’agit ? C’est un état qui le rend capable de connoître de la nature de ces loix. Et c’est aussi ce qu’elles supposent elles-mêmes, lorsqu’elles déterminent, pour cela, l’âge de vingt ans, et dans de certains cas, un âge moins avancé. Si un état semblable rend le père libre, il doit rendre de même le fils libre. Nous voyons donc que les loix veulent qu’un fils, dans sa minorité, n’ait point de volonté, mais qu’il suive la volonté de son père ou de son conducteur, qui a de l’intelligence pour lui : et si le père meurt sans avoir substitué quelqu’un qui eût soin de son fils, et tînt sa place, s’il ne lui a point nommé de tuteur pour le gouverner, durant sa minorité, durant son peu d’intelligence, en ce cas les loix se chargent de ce soin et de cette direction, l’un ou l’autre peut gouverner cet orphelin, et lui proposer sa volonté pour règle, jusqu’à ce qu’il ait at-