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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/122

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Du Gouvernement Civil,

est obligé de régler ses actions. Du reste, c’est une chose plus aisée à discerner par les sens, qu’à déterminer et décider par la plus grande habileté et par le plus profond savoir.

XI. Les sociétés elles-mêmes prennent connoissance de ce point, et prescrivent l’âge auquel on peut commencer à faire les actes d’homme libre : et pendant qu’on se trouve au-dessous de cet âge, elles ne requièrent nul serment, ni aucun autre acte public de cette nature, par lequel on se soumet au gouvernement du pays où l’on est.

XII. La liberté de l’homme, par laquelle il peut agir comme il lui plaît, est donc fondée sur l’usage de la raison, qui est capable de lui faire bien connoître ces loix, suivant lesquelles il doit se conduire, et l’étendue précise de la liberté que ces loix laissent à sa volonté. Mais le laisser dans une liberté entière, avant qu’il puisse se conduire par la raison, ce n’est pas le laisser jouir du privilège de la nature, c’est le mettre dans le rang des brutes, et l’abandonner même à un état pire que le leur, à un état beaucoup au-dessous de celui des bêtes. Or, c’est par cette raison que les