Aller au contenu

Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
121
par M. Locke.

l’honneur que les loix de Dieu et de la nature l’obligent de rendre à son père et à sa mère. Dieu s’étant servi des pères et des mères comme d’instrumens propres pour accomplir son grand dessein, touchant la propagation et la conservation du genre-humain, et comme des causes occasionnelles pour donner la vie à des enfans ; il a véritablement imposé aux pères et aux mères, une forte obligation de nourrir, conserver et élever leurs enfans : mais aussi, il a imposé en même-tems aux enfans, une obligation perpétuelle d’honorer leurs pères et leurs mères, d’entretenir dans le cœur une estime et une vénération particulière pour eux, et de marquer cette vénération et cette estime par leurs paroles et leurs expressions, d’avoir un grand éloignement pour tout ce qui pourroit tant soit peu les offenser, les fâcher, nuire à leur vie, ou à leur bonheur ; de les défendre, de les assister, de les consoler, par tous les moyens possibles et légitimes. Il n’y a ni biens, ni établissemens, ni dignités, ni âge, ni liberté qui puisse exempter des enfans de s’acquitter de ces devoirs envers ceux de qui ils ont reçu le jour, et à qui ils ont des obligations si considérables. Mais tout cela