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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/131

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par M. Locke.

d’autorité, à cause que l’ignorance et la foiblesse de l’enfance requièrent quelque crainte, quelque correction, quelque châtiment, certains réglemens, et l’exercice d’une espèce de domination : au lieu que le devoir qui est compris dans le mot d’honneur, demande, à proportion, moins d’obéissance, et cela par rapport à l’âge plus ou moins avancé des enfans. En effet, qui est-ce qui ira s’imaginer que ce commandement : enfans, obéissez, à vos pères et à vos mères, oblige un homme, qui a des enfans, à avoir la même soumission à l’égard de son père, qu’il oblige ses jeunes enfans à en avoir à son égard ; et que par ce précepte on est tenu d’obéir toujours et en toutes choses à un père, qui, parce qu’il s’imagine avoir une autorité sans bornes, aura l’indiscrétion de traiter son fils comme un valet.

XVIII. La première partie donc du pouvoir paternel, qui est au fond plutôt un devoir qu’un pouvoir, savoir l’éducation, appartient au père, en sorte qu’il finit dans un certain tems ; car lorsque l’éducation est achevée, ce pouvoir cesse, et même auparavant il a dû être aliéné, puisqu’un homme peut remettre son fils en d’autres mains