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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/133

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par M. Locke.

propres et sur les actions de son fils, ni d’avoir le droit de lui prescrire en toutes choses ce qu’il trouvera à propos : néanmoins, il faut qu’un fils, lorsque lui ou sa famille n’en reçoivent pas de choses injustes, ait de la déférence pour son père, et ait égard à ce qui lui est agréable.

XIX. Un homme peut honorer et respecter une personne âgée, ou d’un grand mérite ; défendre et protéger son enfant ou son ami ; consoler et secourir une personne affligée ou qui est dans l’indigence ; témoigner de la gratitude à un bienfaiteur, à qui il aura des obligations infinies : cependant, tout cela ne lui confère point l’autorité ni le droit d’imposer des loix à ces personnes ; et il est clair que tout ce à quoi un fils est obligé, n’est pas fondé sur le simple titre de père, puisqu’il est tenu de s’acquitter des mêmes devoirs envers sa mère, et que ses engagemens peuvent varier selon les différens soins, selon les degrés de bonté et d’affection de son père ou de sa mère, et selon la dépense qu’ils auront faite pour son éducation : il peut arriver aussi qu’un père et une mère prennent plus de soin d’un enfant que d’un autre ; et il ne faut point douter que de deux enfans, dont l’un