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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/149

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par M. Locke.

et du moins ne donne pas plus de pouvoir au mari sur la femme, que la femme en a sur sa vie. Le pouvoir du mari est si éloigné du pouvoir d’un monarque absolu, que la femme a, en plusieurs cas, la liberté de se séparer de lui, lorsque le droit naturel, ou leur contrat le lui permettent, soit que ce contrat ait été fait par eux-mêmes, dans l’état de nature, soit qu’il ait été fait selon les coutumes et les loix du pays où ils vivent ; et alors les enfans, dans la séparation, échoient au père ou à la mère, comme ce contrat le détermine.

VII. Car toutes les fins du mariage devant être considérées, et avoir leur effet, sous un gouvernement politique, aussi bien que dans l’état de nature, le Magistrat civil ne diminue point le droit ou le pouvoir du mari, ou de la femme, naturellement nécessaire pour ces fins, qui sont de procréer des enfans, de se supporter, et de s’assister mutuellement pendant qu’ils vivent ensemble. Tout ce que le Magistrat fait, c’est qu’il termine les différends qui peuvent s’élever entre eux à l’égard de ces choses-là. S’il en arrivoit autrement, si la souveraineté absolue, et le pouvoir de vie et de mort, appartenoit naturellement au mari, et n’étoit né-