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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/150

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Du Gouvernement Civil,

cessaire à la société de l’homme et de la femme, il ne pourroit y avoir de mariage en aucun de ces pays, où il n’est point permis aux maris d’avoir et d’exercer une telle autorité, et un tel pouvoir absolu ; mais les fins du mariage, ne requérant point un tel pouvoir dans les maris, il est clair qu’il ne leur est nullement nécessaire ; la condition de la société conjugale ne l’établit point, mais bien tout ce qui peut s’accorder avec la procréation et l’éducation des enfans, que les parens sont absolument obligés de nourrir et d’élever, jusqu’à ce qu’ils puissent pourvoir à leurs besoins et se secourir eux-mêmes. Pour ce qui regarde l’assistance, la défense, les consolations réciproques, elles peuvent varier, et être réglées par ce contrat qui a uni d’abord les mariés, et les a mis en société ; rien n’étant nécessaire à une société, que par rapport aux fins pour lesquelles elle a été faite.

VIII. Dans le chapitre précédent, j’ai traité assez au long de la société qui est entre les pères et mères, et les enfans, et des droits et des pouvoirs distincts et divers qui leur appartiennent respectivement : c’est pourquoi il n’est pas nécessaire que j’en parle ici. Il suffit de reconnoître com-