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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/180

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Du Gouvernement Civil,

beaucoup mieux d’abandonner cette sorte de preuve, que d’y insister et de la pousser contre la liberté naturelle. Car, quand même ils pourroient alléguer un grand nombre d’exemples tirés de l’Histoire des Gouvernemens, qui auroient commencé par le droit paternel, sur lequel ils auroient été fondés (quoiqu’après tout un argument employé pour prouver par ce qui a été, ce qui devroit être de droit, ne soit pas d’une grande force) ; on peut, sans grand danger, accorder ce qu’ils avancent. Mais si je puis leur donner un conseil, ce seroit qu’ils feroient mieux de ne pas rechercher trop l’origine des gouvernemens pour connoître comment ils ont commencé, de facto, de peur qu’ils ne trouvent dans la fondation de la plupart, quelque chose qui favorise peu leur dessein, et le pouvoir pour lesquels ils combattent.

X. Mais pour conclure, puisque de notre côté il paroît, même très-clairement, que les hommes sont naturellement libres, et que les exemples pris de l’histoire montrent que les gouvernemens du monde, qui ont commencé en paix, ont été fondés de la manière que nous avons dit, et ont été formés par le consentement des peuples, il ne peut