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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/191

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par M. Locke.

mandé d’être capitaine de son peuple, comme si toute l’autorité royale n’étoit autre chose que l’autorité de général. Aussi, lorsque les tribus qui avoient demeuré attachées à la famille de Saül, après sa mort, et s’étoient opposées de tout leur pouvoir au règne de David, allèrent enfin en Hébron, pour lui faire hommage, elles alléguèrent, entre les motifs qui les obligeoient de se soumettre à lui et de reconnoître son autorité, qu’il étoit effectivement leur Roi, du tems même de Saül, et qu’ainsi il n’y avoit nulle raison de ne le pas recevoir et considérer comme leur Roi, dans le tems et les circonstances où ils se trouvoient[1]. Ci-devant, quand Saül étoit Roi sur nous, tu étois celui qui menois et ramenois Israël : et le Seigneur t’a dit, tu paîtras mon peuple d’Israël, et seras capitaine d’Israël.

XVI. Soit donc qu’une famille, par degrés, ait formé une communauté, et que l’autorité paternelle ayant été continuée, et ayant passé dans l’aîné, de sorte que chacun, à son tour, l’ayant exercée, chacun aussi s’y étoit soumis tacitement, surtout puisque cette facilité, cette égalité,

  1. 2 Sam. V. 2.